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读Orwell奥威尔的Les lieux de loisirs

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发表于 2011-4-30 22:44 | 只看该作者 回帖奖励 |倒序浏览 |阅读模式
原文当然应该是英语的可是俺读的是法语版。。这篇文章写的真的很好我只能说。芦笛现在貌似不少懂法语的,所以俺献丑了。先贴原文,再贴我的读后感。看出我语言错误的请无视吧,毕竟外语这东西读还行,写的难度有点大。。。
原文:Les lieux de loisirs

II y a quelques mois, j'ai découpé dans un magazine sur papier glacé quelques paragraphes d'un article où une journaliste décri¬vait les lieux de loisirs de l'avenir. Elle venait de passer quelque temps à Honolulu, où les rigueurs de la guerre ne semblent pas avoir été très sensibles. Un pilote de transport lui avait pourtant déclaré « qu'avec toute l'ingéniosité qu'on avait déployée dans cette guerre, il était bien dommage que personne n'ait fait en sorte qu'un homme fatigué et aimant la vie puisse, dans un même lieu et à toute heure du jour ou de la nuit, se détendre, se reposer, jouer au poker, boire et faire l'amour, pour se retrouver ensuite frais et dispos, prêt à reprendre le collier ». Cette réflexion lui avait fait penser à un promoteur rencontré peu auparavant, et qui projetait la création « d'un lieu de plaisir qui, selon lui, sera aussi populaire demain que les courses de chiens et les dancings l'étaient naguère ». Le rêve du promoteur était décrit de manière assez détaillée :
Ses plans représentaient un espace de plusieurs hectares, recouvert d'une série de toits escamotables - car le climat britannique est incertain -, dont la partie centrale était occupée par une immense piste de danse en plastique transparent pouvant être illuminée par en dessous. Autour de celle-ci étaient regroupés plusieurs autres espaces fonctionnels, situés à différents niveaux. Des bars et des restaurants en terrasse, offrant une vue imprenable sur les toits de la ville, et d'autres au niveau du sol. Une série de pistes de bowling. Deux lagons bleus: l'un, périodiquement agité par des vagues, pour les nageurs confirmés, et l'autre, une piscine calme et estivale, pour les baignades de détente. Des sunlights sur les piscines pour simuler le plein été les jours où les toits ne seraient pas escamotés pour laisser place à un soleil radieux dans un ciel sans nuages. Des rangées de couchettes sur lesquelles des gens en maillot de bain et lunettes de soleil pourraient s'étendre pour entamer un bronzage ou le parfaire sous des lampes à rayons ultraviolets.
De la musique filtrant à travers des centaines de haut-parIeurs reliés à une scène centrale où joueraient des orchestres de danse ou des ensembles symphoniques et où des programmes radiophoniques pourraient également être captés, amplifiés et retransmis. A l'exté¬rieur, deux parkings de mille places chacun. L'un gratuit, l'autre réservé à un cinéma drive-in en plein air, où les voitures feraient la queue pour passer par des tourniquets, et où le film serait projeté sur écran géant devant les rangées de voitures. Des gardiens en uniforme contrôleraient les véhicules, les approvisionnant en air et en eau, et leur fournissant également de l'essence et de l'huile. Des jeunes filles en combinaison-pantalon de satin blanc prendraient les commandes pour les plats du buffet et les boissons, et les apporte¬raient sur des plateaux.
Chaque fois qu'on entend des expressions telles que « lieu de loisirs », « complexe de loisirs », « ville de loisirs », il est diffi¬cile de ne pas songer aux premiers vers si souvent cités du  « Kubla Khan » de Coleridge [1] :
ln Xanadu did Kubla Khan
A stately pleasure-dome decree :
Where Alph, the sacred river, ran
Through caverns measureless to man
Down to a sunless sea.
So twice five miles of fertile ground
With walls and towers were girdled round :
And there were gardens bright with sinuous rills
Where blossomed many an incense-bearing tree ;
And here were forests ancient as the hills,
Enfolding sunny spots of greenery. [2]
Mais on voit bien que Coleridge n'y était pas du tout. D'emblée, il commet un impair en parlant de rivière « sacrée » et de cavernes « dont la mesure est inconnue à l'homme ». Confié au promoteur cité plus haut, le projet de Koubla Khân aurait pris une tout autre tournure. Les cavernes, climatisées, équipées d'un éclairage tamisé et agrémentées de couches de plastique coloré avec goût recouvrant leur paroi rocheuse originelle, seraient transformées en une série de grottes-salons de thé, style mauresque, caucasien ou hawaiien. Sur l'Alphe, la rivière sacrée, on aurait construit un barrage pour créer une piscine chauffée, cependant que le fond de la mer sans soleil serait illuminé par des lumières électriques de couleur rose, et l'on pourrait se promener dans de véritables gondoles vénitiennes, toutes équi¬pées d'un poste de radio. Les forêts et les « clairières enso¬leillées » évoquées par Coleridge seraient aménagées pour faire place à des courts de tennis couverts, à un kiosque à musique, à une piste de patin à roulettes et peut-être à un parcours de golf à neuf trous ; bref, on y trouverait tout ce qu'un homme    « aimant la vie » peut désirer.
Je ne doute pas qu'un peu partout dans le monde, des centaines de « complexes de loisirs » semblables à celui décrit ci-dessus soient actuellement en projet, voire en construction. Il est peu probable qu'ils soient un jour achevés - les événements mondiaux y pourvoiront -, mais ils illustrent assez bien l'idée que l'homme civilisé moderne se fait du plaisir. C'est cette même conception que l'on trouve déjà partiellement traduite dans certains dancings, salles de cinéma, hôtels, restaurants et paque¬bots de luxe les plus somptueux. Au cours d'une croisière ou dans une Lyons Corner House, on peut ainsi avoir un substantiel avant-goût de ce paradis futur. A l'analyse, ses caractéristiques principales sont les suivantes :
1. On n'y est jamais seul.
2. On n'y fait jamais rien par soi-même.
3. On n'y est jamais en présence de végétation sauvage ou d'objets naturels de quelque espèce que ce soit.
4. La lumière et la température y sont toujours réglées artifi¬ciellement.
5. La musique y est omniprésente.
La musique - et de préférence la même musique pour tout le monde - est l'ingrédient le plus important. Son rôle est d'empêcher toute pensée ou conversation, et d'interdire à tous les sons naturels, tels que le chant des oiseaux ou le sifflement du vent, de venir frapper vos oreilles. La radio est déjà utilisée consciemment à cette fin par une quantité innombrable de gens. Dans un très grand nombre de foyers anglais, elle n'est littéra¬lement jamais éteinte, tout au plus change-t-on de temps à autre de fréquence pour bien s'assurer qu'elle ne diffuse que de la musique légère. Je connais des gens qui laissent la radio allumée pendant tout le repas et qui continuent de parler en même temps juste assez fort pour que les voix et la musique se neutralisent. S'ils se comportent ainsi, c'est pour une raison précise. La musique empêche la conversation de devenir sérieuse ou simple¬ment cohérente, cependant que le bavardage empêche d'écouter attentivement la musique et tient ainsi à bonne distance cette chose redoutable qu'est la pensée. En effet,
Les lumières ne doivent jamais s'éteindre.
La musique doit toujours se faire entendre
Pour nous éviter de voir où nous sommes ;
Perdus dans un bois hanté,
Enfants effrayés par la nuit,
Qui n'avons jamais été ni bons ni heureux. [3]
On peut difficilement s'empêcher de penser qu'avec les plus typiques de ces lieux de loisirs modernes le but inconsciemment poursuivi est un retour à l'état fœtal. Là non plus nous n'étions jamais seuls, nous ne voyions jamais la lumière du jour, la température était toujours réglée, nous n'avions pas à nous préoccuper de travail ou de nourriture, et les pensées que nous pouvions avoir étaient noyées dans une pulsation rythmique continue.
Quand on examine l'image toute différente que se fait Coleridge d'un « dôme de plaisir », on voit qu'elle est constituée d'une part de jardins et de l'autre de grottes, de rivières, de forêts et de montagnes aux « profonds abîmes romantiques » - bref, de tout ce qu'on appelle la nature. Mais l'on ne saurait admirer la nature et ressentir une sorte de respect religieux en présence des glaciers, des déserts ou des cascades, sans éprouver le senti¬ment de la petitesse et de la faiblesse de l'homme face à la puis¬sance de l'univers. La lune est belle en partie parce que nous ne pouvons l'atteindre, la mer est impressionnante parce qu'on n'est jamais sûr de la traverser sans danger. Le plaisir que pro¬cure une fleur - et cela reste vrai pour le botaniste qui sait tout ce qu'on peut savoir de cette fleur - provient lui-même en partie d'un sentiment de mystère. Cependant, le pouvoir de l'homme sur la nature s'accroît régulièrement. Grâce à la bombe atomique, nous pourrions littéralement déplacer les montagnes : nous pourrions même, dit-on, modifier le climat de la Terre en faisant fondre les calottes glaciaires des pôles et en irriguant le Sahara. N'y a-t-il donc pas quelque chose de sentimental et d'obscurantiste à préférer le chant des oiseaux à la musique swing et à souhaiter préserver ici et là quelques îlots de vie sauvage au lieu de couvrir toute la surface de la Terre d'un réseau d'Autobahnen éclairé par une lumière artificielle ?
Si une telle question peut être posée, c'est simplement parce que l'homme, occupé à explorer le monde physique, a négligé de s'explorer lui-même. Une bonne part de ce que nous appelons plaisir n'est rien d'autre qu'un effort pour détruire la conscience.
Si l'on commençait par demander : Qu'est-ce que l'homme ? Quels sont ses besoins ? Comment peut-il le mieux s'exprimer ? on s'apercevrait que le fait de pouvoir éviter le travail et vivre toute sa vie à la lumière électrique et au son de la musique en boîte n'est pas une raison suffisante pour le faire. L'homme a besoin de chaleur, de vie sociale, de loisirs, de confort et de sécurité : il a aussi besoin de solitude, de travail créatif et du sens du mervei1leux. S'il en prenait conscience, il pourrait utiliser avec discernement les produits de la science et de l'industrie, en leur appliquant à tous le même critère : cela me rend-il plus humain ou moins humain ? Il comprendrait alors que le bonheur suprême ne réside pas dans le fait de pouvoir tout à la fois et dans un même lieu se détendre, se reposer, jouer au poker, boire et faire l'amour. Et l'horreur instinctive que ressent tout individu sensible devant la mécanisation progressive de la vie ne serait pas considérée comme un simple archaïsme sentimental, mais comme une réaction pleinement justifiée. Car l'homme ne reste humain qu'en ménageant dans sa vie une large place à la simplicité, alors que la plupart des inventions modernes - notamment le cinéma, la radio et l'avion - tendent à affaiblir sa conscience, à émousser sa curiosité et, de manière générale, à le faire régresser vers l'animalité.

[1] En anglais, les expressions pleasure spot, pleasure resort, pleasure city évoquent le pleasure-dome, palais des plaisirs en forme de dôme, du deuxième vers du « Kubla Khan » (N.d.T.)
[2] « En Xanadou le Koubla Khân fit ériger un palais majestueux, à l’endroit où l’Alphe, la rivière sacrée, par des cavernes dont la mesure est inconnue à l’homme, s’acheminait vers une mer sans soleil. Ainsi deux fois cinq milles de terres fertile furent encerclés de murs et de tours : de sinueux ruisseaux y paraient les jardins, où fleurissait maint arbre porteur d’encens ; et des forêts anciennes comme les montagnes y cachaient en leur sein des clairières ensoleillées. » (Traduction Germain d’Hangest.)
[3] Vers extraits du poème de W.H. Auden « 2nd September 1939. Another Time ». (N.d.T.)


Tribune, 11 janvier 1946

________
in GEORGE ORWELL, ESSAIS, ARTICLES, LETTRES, Volume IV (1945-1950),
Editions Ivrea, Editions de l’Encyclopédie des Nuisances


我的读后感:

Réflexions sur les nouvelles technologies         
C’est en 1946 qu’Orwell nous a déjà montré sa doute et son inquiétude sur « les loisirs modernes »,tandis qu’aujourd’hui de nombreux centres de loisirs ouvrent leur porte chaque jour et accueillent des milliers de clients. Orwell ne pourrait non plus imaginer d’autres grands succès  des nouvelle technologies d’aujourd’hui, tels que l’ordinateur,l’Internet et le portable qui ont complètement changé nos moyens de communication et nos loisirs.
Selon Orwell,pour choisir  des produits de la science et de l'industrie ,on doit s’interroger sur leur nature et leur fonction, «  en leur appliquant à tous le même critère : cela me rend-il plus humain ou moins humain ? » Ce qui est humain s’oppose à ce qui est « animal ». Ici peut -être il veut critiquer les matérialistes après-guerres qui mettent en priorité les plaisirs qui « ne sont rien d’autre qu’un effort pour détruire la conscience ».Les progrès techniques contribuent surtout à l’apparition de ces nouveaux plaisirs. A partir de ce point de vue je ne peux m’empêcher de poser quelques questions : Comment les nouvelles technologies exercent des influences sur notre vie ?Comment elles peuvent nous rendre plus ou moins humains et est-ce qu’ elles ne sont que les moyens par lesquels nous pouvons mieux découvrir et exposer notre nature humaine ?
Pour répondre à la première question,Je me rappelle d’une expérience significative dans ma vie universitaire :Celle du grand tremblement de terre de Sichuan qui a fait environ 100 mille morts  en 2008.Quoique la ville de Chongqing soit peu touchée,on a senti l’ ébranlement. Quand le premier séisme s ’est passé à 14h30, j ’étais en train de me promener dehors dans le campus et parlais d’un sujet intéressant avec Caroline. Nous deux n’avons rien senti. Nous regardions avec confusion les étudiants se précipiter vers la sortie du bâtiment. J’ai remarqué que,dès qu’on s’est mis à l ’extérieur et qu’on a échappé  au danger pour le moment,on a sorti du poche le portable. Mais il n’y avait pas signal ,on ne pouvait pas téléphoner  ou envoyer un message pendant une demi-heure . Si le tremblement instantané n’avait pas terrifié les gens autant qu’on le croyait,maintenant c’était la terreur. Le fonctionnement du réseau téléphonique marque le bon fonctionnement du mécanisme social. Une fois qu’il a été découpé on se sentait déconnecté de l’extérieur et dans une seconde on sentait que le monde a été mis en risque.
Par la suite une voiture est venu stationner sur la place,et le conducteur a allumé la radio. On a entouré la voiture en écoutant les informations pour savoir ce qui s’est passé. Dans la cantine les télévisions ne parlaient qu’une chose :le séisme. Dans les jours suivants des photos des sinistrés sur l’Internet nous faisaient pleurer,et peur. J’ai reçu de nombreux SMS , dont les numéros m’étaient même inconnus.Devant les nouvelles façons de propagation ,il devient impossible de rester insensible. Aujourd’hui l’homme dévient plus social ,si quelqu’un ne possède pas un portable ou ne consulte pas l’Internet,on le considère comme un homme un peu marginal,même bizarre. Les nouvelles technologies servent à donner les informations ,à communiquer ,alors qu ’elles ont encore des risques de nous distraire, et d’être manipulées par les démagogues.
Nous remarquons que ce sont les adolescents qui sont plus passionnés pour les SMS et les réseaux sociaux .Au fur et à mesure qu’on grandit ou plutôt « vieillit »,on envoie moins et consulte moins sous prétexte d’avoir d’autres occupations  plus importantes et moins de temps libre. Peut-être ce n’est pas seulement de cette raison. En effet quand on  « mûrit » on devient moins sentimental et plus indifférent ,s’intéresse moins aux autres et se coince plus sur soi-même,et la communication a souvent pour l’objectif de l’utilité ou « rentabilité ».En somme on est un peu « las » de la vie. Mais les jeunes ont toujours envie de communiquer , de crier ,de s’exprimer leur passion indicible dans un but plus pur , malgré leur innocence parfois. S’ils préfèrent les SMS comme la façon de communication,peut-être c’est parce qu’ils ont reconnu le charme de l’écriture,de transformer la voix éphémère en une durée plus longue. Peut-être « branchés »sous l’apparence,ce sont les jeunes qui possèdent plus de la nature humaine ? Ainsi face aux nouvelles technologies nous devons nous interroger sur notre nature réelle.
On reproche aux réseaux sociaux d’être immoraux, d’exposer excessivement la vie privée,et d’être « tueur du temps » ,mais en effet tout le monde a tendance d’être un « voyeur » cachée ,d’observer les autres,et de jouir parfois de ne rien préoccuper. En ce sens les réseaux sociaux et les autres nouvelles technologies servent à satisfaire les besoins de l’homme,surtout les besoins des sensations,de la volupté  et de l’inconscience. Cependant ces besoins ,quoique naturels chez les hommes,font partie de ce qui est « moins humain »,moins conforme aux valeurs de l’humanité. Même si l’on ne peut pas nier l’animalité chez l’être humain,il nous faut nous en débarrasser en quelque sorte. En conséquent il vaux mieux de réduire les effets  négatifs des nouvelles technologies dans la mesure du possible,en particulier il ne faut pas confondre le monde fictif et la vie réelle.
Orwell est pessimiste. C’est vrai que  des inventions modernes risquent de réduire la curiosité et d’affaiblir la conscience,mais le processus de modernisation est irréversible ,et cette modernisation dépend d’une diversité générale. Les uns qui sont passionnés pour tous les gadgets  ont leur raison tandis que les autres peuvent encore choisir leur façon de vivre. Peut-être depuis la chute de l’homme ,on ne pourrait jamais atteindre à une pure simplicité. Il faut s’adapter à ce nouveau monde ,un monde qui régresse et développe en même temps.
真想和你去走风暴中安静的雪地

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发表于 2011-7-12 22:20 | 只看该作者
法语读后感?
我说怎么没人回帖呢,看来懂法语的也不是那么多……
所有不安,厌恶。
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发表于 2011-8-23 22:22 | 只看该作者
我记得 Roland Bathes 写这种东西最在行,风格很有现代感啊。他还写过雪铁龙汽车新车型,不过都是从什么符号学角度。倘使我写奥威尔这篇评论,我肯定采用一些 Bathes 的行文方式。。。

不过看到书籍放在 loisirs 里还真是百感交集啊,想到这一句该如何翻译,on s'amuse à vivre, on vit en s'amusant 人们自娱以生。。。
Tout ce qui est vrai est démontrable.
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 楼主| 发表于 2011-12-12 14:15 | 只看该作者
最近读了Barthes的l`empire des signes,从符号学角度出发扯中西方文化存在的差异,扯了整整一本书。
人们自娱……对抗孤独啊
真想和你去走风暴中安静的雪地
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